Différencier les représentations spatiales selon leurs statuts
Expérimentation en gestion intégrée des zones côtières
1 Université de Bretagne Occidentale, UMR LETG CNRS,
Institut Universitaire européen de la Mer, Technopôle Brest-Iroise,
Rue Dumont D’Urville, 29280 Plouzané, France lucille.ritschard@univ-brest.fr
2 CNRS, UMR LETG francoise.gourmelon@univ-brest.fr
3 Patrimoines Locaux et Gouvernance (PALOC, UMR 208), Sorbonne Universités, Muséum national d’Histoire naturelle, IRD, 57 rue Cuvier, Case Postale 26, 75231 Paris cedex 05, France frederique.chlous@mnhn.fr
Dans le courant de la cartographie critique, cet article interroge les statuts des représentations spatiales au sein d’un processus de gestion intégrée des zones côtières (GIZC). Les notions d’inscription, d’objet intermédiaire et d’actant sont mobilisées pour discerner différents modes d’intervention et effets des représentations spatiales sur l’organisation et la mise en œuvre de la GIZC à l’échelle locale. Pour cela, une méthodologie ethnographique est mise en œuvre (observations non participantes, analyse d’un corpus documentaire et entretiens semi-directifs) permettant d’observer les représentations spatiales en situation d’usage au sein de la démarche de GIZC du Pays de Brest. Les résultats révèlent une relative homogénéité des supports mobilisés (principalement des cartes en 2D) et une faible diversité de leurs statuts (objets intermédiaires majoritaires), tirant peu profit des technologies de l’information géographique. Ils participent principalement à structurer et à organiser le jeu d’acteurs plutôt qu’à organiser la décision. Ces résultats, s’ils méritent d’être confortés par d’autres expérimentations de terrain, nuancent le rôle qui leur est généralement assigné dans la littérature.
Abstract
In the field of critical cartography, this article aims to study the status of spatial representations during an Integrated Coastal Zone Management (ICZM) process. The notions of inscription, intermediary object and actant are used in order to perceive different ways of intervention and different effects of spatial representations, so that we can understand how they contribute to implementing the ICZM at a local scale. In order to observe the use of spatial representations, an ethnographic methodology is used (non-participatory observations, a corpus of documents and semi-structured interviews). It is implemented in one French coastal territory (Britany). The results show that the stakeholders mainly used homogeneous spatial representations (2D maps) at any stage of the process. The benefit of numerical mapping is not being used. It can be linked to the homogeneity of status (majority of intermediary object). We emphasise that mapping is rather used to structure and stabilise the actor's network. The result, even if they need to be consolidated by other experimentations, temper the role of spatial representation usually describe in the literature.
Mots clés : représentations spatiales / sociologie de la traduction / inscription / objet intermédiaire / actant / cartographie critique / GIZC
Key words: spatial representation / actor network theory / inscription / intermediary object / actant / critical cartography / ICZM
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